Droit du travail : le rapport Combrexelle decrypté
Rarement un rapport aura été aussi attendu que celui que remet ce jour Jean-Denis Combrexelle au Premier ministre. Jean-Denis Combrexelle s’était vu demander par Manuel Valls d’ouvrir des «perspectives nouvelles et audacieuses» sur la place à donner à l’accord collectif. On pouvait donc s’attendre à un rapport proposant des réformes en profondeur du code du travail.
On en est loin. Le rapport Combrexelle se veut essentiellement pragmatique et prône l’émergence d’un droit du travail «de proximité» dans lequel les accords d’entreprise sont finalement assez cadenacés.
Les entreprises utilisent des logiciels de relation client qui font tout sauf de la vraie relation client. Pour sortir de cet amateurisme, il faut changer, et c’est possible. Philippe de Lapoyade, président du cabinet Interactifs
Les logiciels de CRM (Customer Relationship Management) – ou GRC (Gestion de la Relation Client) en français – sont désormais présents dans la quasi-totalité des entreprises, petites et grandes, qu’il s’agisse d’un grand nom ou d’un moins connu. Comme son nom l’indique, il a pour mission de gérer la relation client ; mais le fait-il vraiment ?
Première question: qu’est-ce que la relation ?
Elle peut être considérée comme ce qui se passe entre deux personnes, ce qu’elles se disent et ce qu’elles pensent l’une de l’autre en conséquence. Cela s’applique également à ce qui se passe entre une personne (un client par exemple) et une entreprise (un commercial, un conseiller client, et technicien, etc.) et ce que le client pense de l’entreprise en conséquence.
Généraliser l’accord collectif ne doit pas déboucher sur un droit du travail « à la carte »
C’est à Jean-Denis Combrexelle, président de la section sociale du Conseil d’Etat, que revient la mission d’éclairer le gouvernement sur les moyens de promouvoir l’accord collectif entre partenaires sociaux afin de rendre notre droit du travail plus flexible.
Ce rapport est attendu mercredi 9 septembre. Il s’annonce comme novateur puisque Jean-Denis Combrexelle s’est vu demander par le premier ministre d’ouvrir des « perspectives nouvelles et audacieuses ».
Selon le gouvernement, la place donnée à l’accord collectif par rapport à la loi dans notre droit du travail serait encore trop limitée. De prime abord, un tel constat est surprenant dans un pays où sont signés, chaque année, près de 40 000 accords d’entreprises. Les accords de branche ne sont pas en reste puisque, pour la seule année 2014, 28 accords nationaux ou avenants interprofessionnels et 951 accords de branche ont été conclus. La France compte, il est vrai, environ 700 branches professionnelles, contre une cinquantaine seulement en Allemagne.
Par rapport au système allemand, le cadre normatif français s’avère être d’une complexité effrayante.
Les gros fonds de pension surexposés aux risques de marché
Les 300 plus gros fonds de pension pèsent plus de 15.000 milliards de dollars. Mais, selon une étude de Towers Watson, ils sont surexposés aux risques de marché.
Les investissements des fonds de pension dans les marchés actions leur ont été très profitables, mais pour combien de temps encore ? Selon une étude de Towers Watson à paraître ce lundi, les 300 plus gros fonds de pension dans le monde ont atteint un niveau record d’encours à fin 2014 : ils ont été multipliés par deux, pour s’établir à 15.400 milliards de dollars.
A première vue, la question paraît incongrue. Dans l’économie collaborative, tout est fait pour gommer toute trace de relation de travail entre le site Internet, le particulier « prestataire » et le particulier « client ». Pour autant, la question mérite d’être posée à l’égard des 10.000 « popers », nom donné aux chauffeurs d’UberPOP, aujourd’hui sans emploi depuis la décision d’Uber de suspendre temporairement son application mobile le 3 juillet dernier.
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L’écoute des besoins des consommateurs ne suffit plus : les marques qui sont appelées à durer engagent une vraie interaction avec eux et trouvent de nouveaux modes d’organisation pour rester innovantes. Pour rester dans la course, les entreprises doivent impérativement placer le consommateur au centre de leur stratégie et lui offrir une expérience totale de marque cohérente et personnalisée. Telle est la conclusion de l’étude « Marketing 2020 » réalisée par Millward Brown Vermeer pour l’UDA en partenariat avec « Les Echos Business », dont le volet français a été publié aujourd’hui, et qui met en exergue les bonnes pratiques des entreprises les plus performantes. Comment créer cette « expérience totale de marque » ? Quelques exemples de bonnes pratiques.
Le point faible des entreprises : la réalité du consommateur
ARIANE GAUDEFROY
Les stratégies des entreprises françaises ne seraient pas assez centrées sur le client. Pour l’Union des annonceurs, en partenariat avec « Les Echos Business », l’étude « Marketing 2020 » de Millward Brown Vermeer est riche d’enseignements. Le marketing français serait-il trop éloigné de la réalité du terrain ? C’est ce que laisse penser le volet français publié cette année de l’étude « Marketing 2020 » initiée dans le monde, en 2013, par Millward Brown Vermeer. Pour ce focus sur la France, réalisé en partenariat avec l’Union des annonceurs (UDA), l’étude compare les pratiques hexagonales et mondiales, et met en exergue les méthodes des entreprises les plus performantes.
Carrie Lam Cheng Yuet-ngor, numéro deux du gouvernement de Hong-Kong, le 28 juin 2012. REUTERS/Tyrone Siu
La sortie d’Expertes.eu, un annuaire pour les médias qui souhaitent un meilleur équilibre hommes-femmes dans le choix des spécialistes interviewés, est l’occasion de se pencher sur les obstacles concrets que rencontrent les journalistes pour atteindre ce but.
C’est devenu un classique. Chaque année, les études du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) nous rappellent que les femmes sont très peu présentes dans les journaux, sur les plateaux télé et à la radio. Et quand elles le sont, c’est rarement en tant qu’expertes, mais plutôt comme témoins, mères ou épouses de.
Le Conseil d’analyse économique souhaite que le crédit d’impôt compétitivité soit plus concentré sur les bas salaires.
Le mal est connu : depuis 2003, la balance commerciale de la France est déficitaire. Certes, avec l’envol de pays émergents comme la Chine ou le Brésil, la compétitivité des pays développés a eu tendance à se tasser depuis vingt ans. Mais « la part de marché de l’Hexagone à l’exportation diminue davantage que celles des autres pays européens », notent quatre experts du Conseil d’analyse économique (CAE), un organisme de conseil au Premier ministre, dans une note publiée ce mercredi. Retrouvez l’intégralité de l’article ici.
Ils ont investi dans du Proust ou du Mozart et croyaient faire un placement aussi original que lucratif, mais aujourd’hui des épargnants lésés se lancent dans la bataille judiciaire Aristophil, société que la justice soupçonne d’être au coeur d’une escroquerie à la Madoff.
En attente du retour de leurs investissements, certains commençaient à s’interroger. Les perquisitions, les saisies d’avoirs bancaires et de biens immobiliers en novembre, suivies des mises en examen en mars de Gérard Lhéritier, médiatique patron d’Aristophil, de sa fille, de l’expert-comptable de la société de placement et d’un marchand d’art ont sonné l’alarme.
La justice soupçonne le +pape des manuscrits+ Gérard Lhéritier d’avoir créé un système pyramidal de cavalerie de type Ponzi, rendu célèbre par l’affaire Madoff, selon lequel les investissements des +entrants+ dans le dispositif financent les intérêts des +sortants+.
«Analogie facile», balaie l’avocat de Gérard Lhéritier, Me Francis Triboulet: «Madoff et Ponzi vendaient du vent, des promesses. Aristophil vendait des livres, des manuscrits authentiques».
Des correspondances de Zola, de Gaulle ou Joséphine de Beauharnais, des partitions de Mozart, une édition originale d’«A la recherche du temps perdu» de Proust…
Depuis 2003, Gérard Lhéritier proposait aux épargnants de devenir propriétaires -en pleine propriété ou en indivision- de manuscrits, que sa société Aristophil pouvait racheter au bout de cinq ans, avec un prix majoré de 8,5%. Ces intérêts devaient être assurés par la prise de valeur des pièces sur un marché annoncé en pleine expansion et par la location de ces documents à d’autres musées.
Au total, 18.000 personnes ont souscrit, pour un montant estimé à 850 millions d’euros.
Aujourd’hui, plusieurs centaines d’entre elles -artisans, commerçants, gendarmes, retraités- se regroupent en associations pour déclarer avant le 10 mai leurs créances dans ce qui pourrait être «une des plus grosses affaires financières en France des dernières décennies», selon Xavier Deroche, président de l’Association de défense des investisseurs en lettres et manuscrits (Adilema).
– Epargne atypique –
«Les gens se disaient +J’ai quelque chose de consistant, ce n’est pas un produit financier volatile. Je possède une partie du Petit Prince, d’une formule d’Einstein, de Raymond Queneau… Je participe au patrimoine et je peux les voir dans un musée+» (le musée des Lettres et manuscrits à Paris, créé par Gérard Lhéritier), souligne M. Deroche.
Sa mère et son beau-père ont investi en sept ans 1,8 million d’euros, le fruit notamment de la revente des fonds de commerce de son beau-père, coiffeur durant 45 ans.
«On leur a promis un rendement entre 8% et 9%, on leur a assuré que c’était sans risques et que, quoi qu’il arrive, on leur rachèterait les documents», explique M. Deroche, qui en veut aussi aux gestionnaires de patrimoine qui leur ont vendu ces placements.
«Normalement, ce sont des produits de diversification. Or, des courtiers proposaient aux gens de placer 80% ou 100% de leur argent. Il y a au moins négligence, si ce n’est mensonge par omission», confirme Franck, un Vosgien dont la mère et le beau-père ont placé 120.000 euros dans diverses lettres autographes de Verlaine, Magritte, Miro…
«On voulait placer 50.000 euros. Les courtiers nous ont dit: +C’est une affaire tellement sûre que vous pouvez placer 100.000+. On a dit qu’on pouvait monter jusqu’à 80.000 euros», raconte de son côté Jaya Malkani, un commercial de Saint-Etienne qui a investi dans une indivision Mozart.
«Ces contrats ne sont pas intrinsèquement frauduleux», estime Me Triboulet, et «l’information judiciaire devra notamment déterminer quelle a été l’information transmise aux investisseurs».
Dans ses contrats, «la société se réservait la possibilité de racheter ce qu’elle avait vendu, ce n’était pas une obligation. Dans la pratique, elle rachetait parce qu’elle estimait que c’était une bonne opération», détaille l’avocat, pour qui la justice a créé elle-même, avec perquisitions et procédures, «une panique» face à «un système économique inédit».
«On a dit: +C’est une bulle, il faut la faire exploser+ alors qu’il n’y avait aucun plaignant. La société connaissait certes une difficulté de trésorerie mais les dirigeants abondaient ses comptes. On pouvait poser des questions sur l’avenir de cette société, la nécessité de revoir sa stratégie, mais pourquoi un traitement aussi brutal ?»
– Honte et colère-
Les épargnants redoutent aussi d’avoir acheté leurs documents à un prix bien plus élevé que leur valeur réelle.
Tous partagent un même sentiment: «la honte de s’être fait avoir».
«J’étais assistante sociale et durant ma carrière, j’ai vu beaucoup de gens se faire abuser. Je n’aurais jamais dû me faire avoir», soupire une retraitée bretonne qui a investi 40.000 euros dans une indivision Proust.
A l’Adilema, elle découvre des «situations pires que la (s)ienne»: «Il y a des gens qui préparaient leur retraite, qui voulaient payer les soins d’un parent malade…»
Selon l’association, une personne s’est suicidée. D’autres n’en dorment plus. «Si je ne prends pas de Lexomil, je me réveille la nuit en pensant à Aristophil», raconte Nathalie, 65 ans, qui a investi 100.000 euros fin 2012.
«J’ai gagné à peine plus que le Smic toute ma vie», raconte cette ancienne couturière dans une grande maison de luxe. «J’avais 100.000 euros de la vente de mon appartement et je voulais en profiter un peu chaque année pour me gâter, faire un voyage… Aujourd’hui, il me reste 6.000 euros».
«On n’a plus d’épargne, et ma femme a perdu son emploi il y a trois mois. On ne pouvait pas imaginer tout ça», ajoute M. Malkani. Comme tous, il sait que la bataille s’annonce laborieuse: «On ne sait pas si on récupèrera quelque chose. Ni quand».