3 juin 2019 Marie-Céline Terré

Le médecin du travail, méconnu et mal perçu des actifs français

Juin 2019 – A l’occasion de la 5ème édition des Lauriers de la prévention, le 13 juin à Paris, le SEST (Service aux Entreprises pour la Santé au Travail) dévoile les résultats exclusifs d’un sondage Odoxa sur le regard que portent les actifs sur la santé au travail en France. Alors que plus de la moitié d’entre eux déclare souffrir de douleurs et de TMS (Troubles musculo-squelettiques) au travail, 82% des actifs préfèrent consulter leur médecin traitant plutôt que le médecin du travail. Un résultat qui témoigne de la méconnaissance qu’ont les actifs du médecin du travail, considéré plus comme un contrôleur que comme un conseiller.

 

« Expliquer le rôle et la palette des interventions des services de santé au travail et changer le regard sur la prévention des risques professionnels en entreprise constituent un de nos grands enjeux. Ces résultats nous confortent dans la conviction que nous avons un rôle important à jouer en termes de pédagogie. Une réforme qui consisterait à fondre l’ensemble des SSTI dans une « agence nationale » contribuerait clairement à semer encore plus le trouble et la méconnaissance de nos métiers et des spécificités de la médecine du travail » commente Hervé RABEC, Directeur général du SEST

Les médecins traitants privilégiés en cas de problème de santé lié au travail

Lorsque l’on demande aux actifs vers quel interlocuteur ils se tourneraient en priorité s’ils souffraient d’une pathologie due à leur travail, ils seraient 82% à avoir le réflexe de s’adresser à leur médecin traitant plutôt qu’au médecin de travail en cas de problème de santé lié au travail, alors même que les médecins du travail sont des experts des situations professionnelles pathogènes, et eux aussi soumis au secret médical.

Médecine du travail : Une perception différente selon la catégorie professionnelle

Quand on les interroge sur ce que la médecine du travail leur évoque, une large majorité des français la considère davantage comme un service de contrôle des conditions de travail (59%), que de conseil aux entreprises et aux salariés (40%). Cette perception est encore plus forte chez les ouvriers puisque les deux tiers d’entre eux (65%) la perçoivent comme un service de contrôle. Seuls les cadres considèrent en majorité (53%) la médecine du travail comme un service de conseil.

L’information sur la santé au travail reste perfectible malgré un besoin réel

Alors que 58% des actifs sont ou ont déjà été concernés par des douleurs et des TMS (dos, bras, poignet…) liés à leur travail, seuls 58% d’entre eux s’estiment être bien informés sur les bons gestes et mesures préventives à adopter et 55% en ce qui concerne les risques auxquels ils sont exposés (TMS, Risques psycho-sociaux) dans le cadre de leur travail.

Plus globalement, sur la santé au travail en général, ils ne sont que 56% d’actifs à s’estimer être bien informés. La part de ceux se déclarant « très bien » informés sur ces différents aspects de santé au travail allant seulement de 13% à 16%.

Une prise de conscience du « coût » de l’absentéisme pour les entreprises

Les salariés comme les employeurs sont très majoritairement conscients de l’importance du « coût » de l’absentéisme au travail pour les entreprises françaises. Ainsi, l’absentéisme est perçu comme ayant un « fort » impact économique sur les entreprises par plus de 3 actifs sur 4 (79%), et même « très fort » pour 38% des chefs d’entreprise/indépendants.

 

Méthodologie : L’étude « Regards sur la santé au travail » pour Le SEST, a été réalisée en ligne. Les interviews ont été réalisées du 7 au 9 mai 2019 auprès d’un échantillon de 629 actifs, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.

 

A propos du SEST

Basé en Ile-de-France, le SEST, Service aux Entreprises pour la Santé au Travail, est une association, régie par les dispositions de la loi du 1er Juillet 1901, créée en 1946. Le rayon d’action du SEST s’étend sur les quatre départements des Hauts-de-Seine, de Paris, de l’Essonne et du Val-de-Marne. L’association a pour objectif exclusif : l’organisation, le fonctionnement et la gestion du service interentreprises de santé au travail en vue de l’application des dispositions relatives à la santé au travail; la prise de participation, directe ou indirecte, dans toute société, quelle que soit sa forme et, notamment, des sociétés ayant pour objet la formation, la sécurité, l’hygiène, la santé, l’environnement et le conseil en ces matières et l’acquisition, la cession, la location et la gestion de tous biens immobiliers.

Pour en savoir plus http://www.sestidf.fr/

A propos des Lauriers de la Prévention

Parce qu’expliquer le rôle des services de santé au travail et changer le regard sur la prévention des risques professionnels en entreprise constituent un de ses grands enjeux, le SEST (services aux entreprises pour la santé au travail) remet chaque année, les Lauriers de la prévention. La 5ème édition des Lauriers de la prévention récompensera le 13 juin à Paris, des entreprises adhérentes du SEST ayant mis en place une politique ou des actions particulièrement innovantes et exemplaires en matière de prise en compte du handicap et des Troubles Musculo-Squelettiques

Contacts média

Agence Ozinfos

Léo LEROY et Amine MOUSSAOUI

07 72 21 56 48 –  06 27 26 49 64

sest@ozinfos.com

twitterlinkedin