La santé psychologique des salariés français s’améliore mais reste très préoccupante deux semaines après la sortie du confinement, des solutions existent

Etat psychologique, Risques Psychosociaux,

Résilience des Salariés Français & Déconfinement

3ème vague du baromètre :

42% des salariés sont en situation de détresse psychologique (-5) dont 17% en détresse élevée (-4)

78% des salariés ont confiance dans les mesures de prévention instaurées dans leur entreprise

Lé déconfinement est source de peur pour 1 salarié sur 2 et de tensions dans l’entreprise pour 41%

53% des salariés font preuve de résilience, de croissance post-traumatique [1]

Les salariés en détresse psychologique déclarent de 1,5 à 3 fois plus de problèmes de santé physique 

 

Paris le 9 juin 2020 – A l’occasion de la Semaine pour la qualité de vie au travail (15 au 19 juin), Empreinte Humaine dévoile les résultats de la 3ème vague de son baromètre relatif à la santé psychologique et physique des salariés. Faisant suite à deux premières vagues qui ont indiscutablement démontré le caractère autant psychosocial qu’épidémiologique de la crise (en pointant notamment un taux de détresse psychologique des salariés de 47%), cette 3ème vague est l’occasion de prendre le pouls de l’état des salariés en sortie de confinement mais aussi de poser quelques questions structurantes sur l’avenir du rapport des salariés au travail.

Les salariés français sont-ils marqués ? Le télétravail sera-t-il massivement développé par les entreprises ? Est-il positif ou négatif pour la santé mentale des salariés ? La détresse psychologique s’est elle transformée en syndrome post-traumatique ? Quelles sont les capacités de résilience des salariés ? Comment les entreprises peuvent-elles la favoriser en termes d’organisation du travail ?

Autant d’indicateurs sur lesquels cette 3ème vague se propose de revenir. Si la situation des salariés s’améliore, elle présente néanmoins de sérieux points de vigilance et d’inquiétude : 42% des salariés sont en situation de détresse psychologique (-5 pts) et 17% en détresse élevée (-4 pts), ce qui reste considérable. Plus de la moitié des salariés font preuve de résilience. Autre grand enseignement : les salariés en détresse psychologique déclarent entre 1,5 et 3 fois plus de problèmes de santé physique (troubles du sommeil, douleurs et tensions musculo-squelettiques, maux de tête, problèmes digestifs, cardiovasculaires ou hypertension).

 « Si le déconfinement peut produire des effets positifs sur l’état de santé psychologique des salariés avec notamment le niveau de détresse qui baisse tout en restant conséquent, celui-ci demeure quand même préoccupant notamment au regard des pathologies physiques qui apparaissent. Il faut que les entreprises soient vigilantes » déclarent Christophe NGUYEN, psychologue du travail et président d’Empreinte Humaine, et Jean-Pierre BRUN, co-fondateur d’Empreinte Humaine et expert conseil.

L’état des salariés s’améliore mais continue d’être préoccupant

Si le déconfinement a permis une baisse du taux de détresse psychologique des salariés, celui-ci reste malgré tout très important avec 42% de détresse psychologique (-5 pts) et 17% de détresse élevée (-4 pts).

Enfin, le déconfinement semble être facteur d’anxiété nouvelle pour les salariés. Même si 78% d’entre eux déclarent avoir confiance dans les mesures de prévention sanitaires mises en place dans leur entreprise, le déconfinement est source de peur pour 1 personne sur 2, et des tensions entre les personnes sont apparues avec le déconfinement dans l’entreprise pour 41%.

 « L’accompagnement des salariés qui ont vécus différemment les mesures de confinement est un gage de réussite de la reprise et du retour au travail. Ces tensions naissent en partie de sentiment d’iniquité parfois liés à des mesures non compris ou acceptées, de comparaisons inadéquates ou de colères accumulées durant la période précédente. Proposer des espaces de discussion individuelle et collective analyse Jean Pierre BRUN

Pas de santé physique sans santé psychologique 

Les salariés étant en détresse psychologique élevée déclarent 1,5 à 3 fois plus de problèmes de santé physique.

  • 35% des salariés ont des problèmes de sommeil
  • 28% déclarent avoir des douleurs et tensions musculo squelettiques (épaule, dos, poignet…)
  • 22% des maux de tête
  • 15% des problèmes digestifs
  • 7% déclarent des problèmes cardiovasculaires ou d’hypertension
  • 7% des nausées

« La littérature scientifique a montré depuis quelques années les effets des risques psychosociaux sur la santé physique. Il n’y aura pas desanté physique sans santé mentale. Agir sur le bien-être c’est développer aussi la santé globale des salariés, mais c’est aussi agir sur l’absentéisme » commente Jean-Pierre BRUN

Plus la détresse psychologique augmente plus la performance baisse

Fait notable, les salariés qui ne sont pas en détresse psychologique, indiquent une performance de 80%. Ce taux baisse notablement tandis que le niveau de détresse psychologique augmente. Ainsi les salariés en détresse modérée indiquent une performance de 69% devant les salariés en détresse psychologique élevée qui déclarent quant à eux une performance s’établissant à 59%. « On voit moins de détresse psychologique des salariés quand il y a du soutien des N+1 et des collègues. La prévention des risques psychosociaux en entreprise doit clairement s’organiser autour de ces objectifs pour l’heure et pour l’avenir. Nous invitons les entreprises à intégrer ces faits pour organiser leur principes de prévention en pensant d’abord au rôle du management » ajoute Jean-Pierre BRUN.

Le soutien de l’entreprise, de la  DRH, du supérieur, des collègues ou des IRP est présent

72% des salariés se sentent soutenus par leur N+1, devant leur direction (65%), la DRH (56%), le soutien des collègues et des instances représentatives du personnel se plaçant respectivement à 79% et 59%.

Enfin 73% pensent que leur entreprise fait son maximum pour aider les salariés. Aussi, 50% souhaitent que leur entreprise les aide à mieux appréhender psychologiquement leur travail.  « Les salariés saluent majoritairement les efforts de leur entreprise. Cette attente d’accompagnement à mieux appréhender psychologiquement le travail ne peut pas être comblée par une ligne d’écoute psychologique externalisée » poursuit Christophe NGUYEN

Plus de la moitié des salariés font preuve de résilience

Néanmoins l’étude démontre une part importante (53%) des salariés en croissance post traumatique (CPT)[2].

« Comme pour toute crise ou évènement potentiellement traumatique, il existe un phénomène de résilience appelé la croissance post-traumatique. Elle correspond à des changements intérieurs (augmentation de la compassion, nouvelles orientations de vie, meilleurs investissement dans les relations humaines… et permet de développer des bénéfices psychologiques. Les études scientifiques montrent qu’elle permet de prévenir la dépression notamment ou d’autres troubles mentaux » analyse Christophe NGUYEN

  • 84% des personnes en situation de croissance post-traumatique (CPT) éprouvent plus de bien-être que ceux qui ne sont pas en CPT
  • 60% des salariés disent mieux apprécier la valeur de la vie
  • Pour 48%, leurs priorités ont changé
  • 41% se rendent mieux compte qu’ils peuvent compter sur les autres en cas de problèmes
  • 53% sont plus enclins à changer ce qui doit l’être
  • 46% ont davantage de compassion pour les autres
  • 42% se sentent plus proche des autres
  • 38% acceptent d’avoir besoin des autres
  • 34% ont de nouveaux centres d’intérêt
  • 34% ont donné une nouvelle orientation à leur vie
  • 21% ont une foi religieuse renforcée

« Beaucoup seront marqués mais tous ne seront pas traumatisés : la résilience des salariés français est en cours. La crise psychologique se transforme en de nouvelles attentes et priorités, nouveaux centres d’intérêt ou de réorientation de vie… des personnes, ce qui contribue à préserver leur santé psychologique. Ces transformations positives créeront forcément de nouvelles attentes envers le politique, le social et l’entreprise où notamment le sens du travail a été questionné, tout comme la valeur apporté à leur santé personnelle et celle qu’ils souhaite développer dans le cadre professionnel. Les entreprises ont tout intérêt à prendre en compte ces changements loin d’être neutres et qui risquent de s’ancrer profondément. Certaines entreprises proposent un cadre de travail permettant cette résilience individuelle et organisationnelle. Cette résilience est à prendre en compte au moment où on parle de résilience de l’économie ou de refondation de l’objet social des entreprises. » ajoute Christophe NGUYEN

« Nous avons étudié les facteurs organisationnels qui favorisent de cette résilience, comme les pratiques saines de management, l’équité, un développement dans les tâches… ou les actions pour réduire l’incertitude dans le contexte que nous connaissons. Ces bonnes pratiques convergent avec les actions que nous déployons au sein des entreprises et nous avons voulu en tester scientifiquement la pertinence. » précise  Jean PierreBRUN

Les salariés français et le télétravail

Quelques points positifs du télétravail propices au bien-être ont été identifiés.

  • 68% arrivent à bien concilier vie professionnelle et personnelle
  • 65% ont des moyens suffisants
  • 73% ont des rôles et des objectifs clairs
  • 70% sont autonomes
  • 6 à 7/10 ont du soutien de leurs collègues ou managers

Si les taux de détresse psychologiques sont comparables entre les télétravailleurs et les autres salariés en activité, ils sont néanmoins 85% à vouloir conserver la possibilité de faire du télétravail et 66% qui souhaitent pouvoir venir dans les locaux pendant cette période de COVID19.

  • 27% considèrent qu’il s’agit d’une contrainte (72% d’entre eux sont en détresse psychologique dont 39% élevée)
  • 39% se sentent isolés à cause du télétravail (66% d’entre eux sont en détresse psychologique dont 29% élevée)
  • 53% veulent plus de règles de fonctionnement pour le télétravail (51 % d’entre eux sont en détresse psychologique dont 23% élevé) vs 30% (dont 9% élevé) pour ceux qui n’en veulent pas plus ou en ont assez.
  • 39% se sentent isolés à cause du télétravail (66% d’entre eux sont en détresse psychologique dont 29% élevée)
  • 60% estiment que le télétravail crée plus de réunions

« Pour préserver la santé psychologique, le télétravail ne doit pas vécu comme une contrainte (c’est là où on a les plus forts taux de détresse)  et doit être accompagné tout en laissant un pouvoir d’organisation aux salariés. Malgré tout, on le constate ici un besoin de règles pour encadrer le télétravail et ce déficit n’est pas sain pour un peu plus de la moitié des télétravailleurs. Cette situation fait penser à l’époque où les mails sont arrivés dans le monde de l’entreprise sans avoir été accompagnés de règles, de cadre d’utilisation ou de prévention, ou alors tardivement. Il ne faudrait pas reproduire les mêmes erreurs et constaté les mêmes conséquences. » commente Christophe NGUYEN.

Dans quelles situations le télétravail est-il source de détresse psychologique ? Quels sont risques psychosociaux des télétravailleurs ?

  • 60% trouvent que leur travail est haché, interrompu
  • 66% ressentent de l’infobésité (trop plein d’informations)
  • 54% des télétravailleurs vivent leurs tâches comme répétitives
  • 30% manquent d’autonomie pour décider du déroulement de leur travail
  • 50% déclarent ne pas être consultés pour des décisions ayant un impact sur eux
  • 42% pensent qu’ils ne reçoivent pas l’estime et le respect mérité au regard de leurs efforts
  • 25% disent que le travail n’a pas de sens pour eux ou l’entreprise
  • 22% perçoivent des menaces, intimidations ou de la malveillance
  • 44% vivent de la qualité empêchée : 61% pensent faire des choses qui auraient dû être faites différemment
  • 40% des télétravailleurs n’arrivent pas à oublier le travail après la journée
  • 50% cachent leur émotion ou font semblant d’être de bonne humeur (facticité émotionnelle)

 

« Le télétravail peut être source de bien-être et d’engagement quand il est bien conçu et accompagné. Il doit reposer sur des principes de confiance/ autonomie, responsabilisation et conciliation entre conception et exécution du travail et donc sur la participation aux décisions, l’autonomie, le développement dans les tâches… pour participer à un meilleur équilibre des vies et permettre un travail dans lequel le télétravailleur peut se reconnaître et être fier. Toutefois,  on a vu qu’une forme de télétravail pouvait être à l’inverse des principes positifs pour concilier bien-être et efficacité au travail. Il  génère un risque psychosocial fort  quand il est néo-taylorisé et quand le management ou les relations ne sont pas adaptés. L’encadrement du télétravail ne doit pas être uniquement être réalisé d’un point de vue juridique ou de charte mais aussi et surtout autour de l’organisation, des comportements et des attitudes au travail. » Christophe NGUYEN

« Cette nouvelle organisation massive du télétravail induit des opportunités ainsi que de nouveaux risques. Les entreprises doivent pouvoir proposer des organisations du travail favorisant la résilience. Certaines caractéristiques de la résilience sont absentes dans une certaine forme de télétravail actuel. Le télétravail n’est pas qu’un déplacement physique du travail mais change tous les comportements qui doivent être accompagnés.  » ajoute Jean-Pierre BRUN

Méthodologie de l’étude :

La 3ème vague du Baromètre « Impact de la crise sanitaire sur la santé des salariés » OpinionWay pour Empreinte Humaine, a été réalisé en ligne. Les interviews ont été faites du 20 au 29 mai auprès d’un échantillon de 2000 salariés représentatif et constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de secteurs d’activités, de nature d’employeur et de taille d’entreprises. La mesure de la détresse psychologique se base sur un indicateur validé scientifiquement traduit en 25 langues dans des centaines de publications scientifiques. Il est un indicateur précoce d’atteinte à la santé mentale qui évalue la dépression et l’anxiété. Il s’agit d’un indicateur qui identifie, dans une population, les personnes qui sont plus à risque d’être atteintes de troubles mentaux sérieux.

Le questionnaire utilisé pour mesurer la résilience est également un questionnaire validé et qui a fait l’objet de nombreuses publications internationales.

Empreinte Humaine, un cabinet engagé pour la qualité de vie au travail

Créé en septembre 2012, le cabinet Empreinte Humaine est un des leaders de son secteur et rassemble des experts qui œuvrent à améliorer la qualité de vie au travail pour prévenir les risques psychosociaux. Couvrant les trois niveaux de prévention : primaire, secondaire et tertiaire, les interventions du cabinet visent à promouvoir trois domaines d’intervention :

  • Le premier domaine d’intervention est le bien-être des personnes qui comprend la prévention des risques psychosociaux et du stress au travail, la reconnaissance, la motivation et l’engagement.
  • Le second domaine se centre sur le bien-vivre des collaborateurs et des managers. Pour cela, les actions d’Empreinte Humaine portent sur le respect au travail, la gestion des conflits, le climat d’équipe et les relations interpersonnelles.
  • Le troisième domaine s’articule autour du bien-faire qui concentre les actions sur les processus de travail, la charge de travail, la clarté des rôles, la conduite des changements.

Empreinte Humaine dispose de toute l’expertise nécessaire ainsi que d’un réseau de consultants opérationnels sur toute la France et dans plus de 20 pays à travers le monde pour accompagner les entreprises et organismes publics lors de leurs actions en matière de qualité de vie au travail. Parmi ses innovations, Empreinte Humaine a développé HuCare© un programme de promotion de la santé individuelle pour ancrer et augmenter une culture de la sécurité psychologique dans les entreprises et Klimat©, un outil numérique innovant permettant d’anticiper et agir collectivement et en continu sur la qualité de vie au travail.

 

Contacts média

Agence Ozinfos

Sothany TUM / Amine MOUSSAOUI

06 27 26 49 64 – empreintehumaine@ozinfos.com

[1] [2] La manière dont on peut se transformer psychologiquement de façon positive après une épreuve et s’ouvrir à une autre vision de la vie (ses valeurs, ses priorités…) : meilleure attention portée à soi, plus d’ouverture aux autres, plus d’intérêt accordé aux relations, plus d’empathie, sens renforcé de ses forces personnelles… La résilience maintient la santé psychologique et protège notamment de la dépression, de syndrome post traumatique

Marie-Célien TERRE, fondatrice de l’agence Ozinfos revient pour L’ADN sur les mois de confinement

Marie-Céline Terré fondatrice de l’agence Ozinfos évoquait ce matin dans L’ADN la façon dont l’agence a vécu ces trois mois de #confinement liés à la #crise #sanitaire et au #coronavirus #covid19 #RP #journalistes #Communication #influence

Pour voir la vidéo c’est ICI

La solidarité à l’épreuve du coronavirus – Une enquête Ipsos – Apprentis d’Auteuil auprès de l’ensemble des Français et des hauts revenus

Dans un contexte économique et social morose, et de baisse de la collecte pour de nombreuses associations, Apprentis d’Auteuil s’intéresse à la générosité des Français et à l’impact de la crise du coronavirus sur la solidarité.

La fondation publie une enquête intitulée « La solidarité à l’épreuve du coronavirus », menée par IPSOS auprès de l’ensemble des Français et des hauts revenus.

De quelle manière la solidarité s’est-elle exprimée au cours de la crise sanitaire ? Quels sont les gestes qui ont été plébiscités par les Français ? L’envie de solidarité est-elle temporaire ou « le monde d’après » sera-t-il véritablement plus solidaire ? Quel impact cette crise a-t-elle sur les dons et intentions de dons aux associations ? Quelle part les Français les plus aisés prennent-ils à cet élan de générosité ? Les Français sont-ils au fait des dispositifs fiscaux destinés à encourager leur générosité, et notamment le relèvement du plafond du dispositif Coluche ?

 

A retenir
 

  • En moyenne, les Français les plus aisés ont exprimé leur solidarité pendant la crise sanitaire de 3 manières différentes (2,3 en moyenne pour la population française).
  • Pour 75% des Français à hauts revenus, la crise leur a donné envie d’être plus solidaires
  • La part des donateurs parmi les hauts revenus progresse en 2020 : 82% envisagent de donner (+5 points par rapport à 2019) et 61% l’ont déjà fait.
  • Près d’une personne aisée sur deux compte donner plus qu’en 2019 (49%).
  • Le niveau d’information des plus hauts revenus en matière d’avantages fiscaux liés aux dons, donations et legs est perfectible.
  • La presse est la principale source d’information des hauts revenus en matière d’avantages fiscaux liés aux dons, donations et legs (29% s’informent par ce biais).

 

Une solidarité multiforme pendant la crise sanitaire


Pendant la crise sanitaire, et notamment le confinement, la solidarité a pris de nombreuses formes, selon les possibilités et les envies des Français. Parmi les plus plébiscitées :

 

  • 52% ont pris plus souvent des nouvelles de personnes isolées de leur entourage (un geste encore plus largement effectué par les femmes que par les hommes – 58% contre 46%-).
  • 46% ont pris le temps de remercier les caissiers et caissières pour leur travail, en particulier les séniors (56% des 65 ans et plus l’ont fait).
  • 33% ont rendu service à leurs voisins, notamment les moins de 25 ans (39% l’ont fait).
  • 31% ont applaudi les soignants à 20h, en particulier les Parisiens (41%) et les jeunes (56% des moins de 25 ans).
  • 17% ont remercié les éboueurs par un message, un dessin ou un signe de la main, particulièrement les séniors (23% des 65 ans et plus) sensibles au maintien de ce service essentiel, et les habitants d’une zone particulièrement touchée, le Nord-Est (20%).
  • 16% ont souhaité coudre des masques ou donner du matériel pour en fabriquer, et 6% donner de la nourriture et du matériel médical pour les soignants, deux gestes particulièrement effectués par les foyers les plus modestes.
  • Les dons aux associations ou à des cagnottes en ligne ont concerné un nombre plus restreint de Français (10%), tout comme le bénévolat pour des associations (9%), même si l’investissement de nouveaux bénévoles et notamment des jeunes a permis de palier avec succès à l’absence des bénévoles traditionnellement âgés et qui étaient confinés, et donné l’espoir d’un engagement durable d’une nouvelle génération.

 

Les Français les plus aisés ont également pris part à cet élan de solidarité, en l’exprimant de 3 manières différentes en moyenne (contre 2,3 pour la moyenne des Français), à travers les mêmes gestes que l’ensemble des Français, mais aussi en effectuant plus souvent des dons d’argent (32% contre 10% pour la moyenne des Français), en maintenant le salaire de personnes travaillant habituellement pour eux – garde d’enfants, femmes de ménage – (31% contre 6% des Français certes moins souvent concernés) ou encore en donnant de la nourriture et du matériel médical pour les soignants (20% contre 6% en moyenne).
Le monde d’après sera-t-il plus solidaire ?

  • Les Français sont convaincus que de nombreuses catégories de population vont être gravement impactées par les conséquences économiques et sociales de la pandémie : commerçants (92% le pensent) et auto-entrepreneurs en tête (91%), mais aussi familles modestes (83%), jeunes en difficulté scolaire (81%) et jeunes adultes sans emploi ni formation de 18 à 25 ans (79%), devant même les personnes sans domicile (78%), les salariés (75%), les chômeurs (64%) et les retraités (46%).
  • Mais alors que l’entraide va être particulièrement nécessaire dans les mois qui viennent, seuls 28% des Français croient que le monde « d’après » sera plus solidaire, à l’exception notable des jeunes (42% des moins de 35 ans et même 56% des moins de 25 ans), mais aussi des plus hauts revenus (43%).
  • Même si un certain nombre de Français doutent d’une transformation durable de la société, à titre individuel près des deux tiers des Français déclarent que la crise et ses conséquences anticipées leur ont donné envie d’être plus solidaires des autres (65%, dont 12% « beaucoup plus ») et c’est particulièrement le cas là encore des plus jeunes (79% des moins de 25 ans) et des plus hauts revenus (75% dont 34% « beaucoup plus »).
  • Les Français considèrent d’ailleurs que les citoyens (et donc eux-mêmes) ont un rôle primordial à jouer pour construire le monde de demain (62%), après l’Etat certes (80%) et juste derrière les entreprises (64%). Les associations ont également évidemment un rôle crucial à jouer (84% des Français considèrent qu’elles ont un rôle important ou primordial).
  • Cet élan se traduit avant tout par la volonté d’être plus solidaire de certains membres de son entourage (74% des Français le disent dont 49% qui pensent certainement l’être dans les prochains mois, les 25% restants n’étant pas sûrs que ce sera vraiment le cas) et des dons en nature (54% dont 25% qui pensent certainement le faire), plus que par des dons d’argent (44% dont 21% certainement) sauf chez les hauts revenus (76% d’intentions dont 48% de certitudes).

Ces derniers sont également plus nombreux que la moyenne des Français à envisager de s’engager bénévolement au sein d’un organisme (56% des hauts revenus dont 26% qui en sont certains) voire même en se réorientant professionnellement (38% dont 19% qui pensent certainement le faire).

Pour ces Français les plus aisés, la crise sanitaire et la conscience de la violence de son impact économique et social ont donc agi comme de véritables révélateurs.
« Les Français sont convaincus que l’impact économique et social de cette crise sera considérable et ils ont raison. Nous le constatons depuis le début, les familles précaires en ressortent encore plus fragilisées, le nombre de décrocheurs scolaires est de plus en plus élevés et l’insertion des jeunes s’annonce comme l’un des défis les plus importants qu’il faudra relever. Sur tous ces sujets, les équipes d’Apprentis d’Auteuil restent plus que jamais mobilisées. » insiste Stéphane Dauge, Directeur de la communication et de la collecte d’Apprentis d’Auteuil.
Quel impact sur les dons aux organismes caritatifs en 2020 ?

  • 51% de Français ont déjà donné ou comptent donner en 2020, soit exactement la même proportion qu’en 2019. Cette stabilité s’explique par la crainte à l’égard de l’avenir économique, qui tempère l’élan de générosité observé. En revanche, la part de donateurs parmi les hauts revenus progresse : 82% comptent donner en 2020 (+5 points par rapport à 2019) et parmi eux 61% ont d’ailleurs déjà donné au 1er semestre.
  • Une majorité de Français pense donner le même montant qu’en 2019 (52%), alors que 18% pensent donner moins, notamment compte tenu de l’incertitude économique. Face à l’augmentation des besoins, tous les espoirs sont donc tournés vers les 25% restants qui ont l’intention de donner plus (et même 3% « beaucoup plus »). Pour rappel, le montant global donné en 2019 était en moyenne de 300 €, avec des dons totalisant 100 € ou moins pour près de la moitié des donateurs. La contribution des plus hauts revenus devrait également s’avérer décisive (49% pensent donner plus dont 15% « beaucoup plus », pour un montant global moyen de dons de 2140 € en 2019).
  • Logiquement, compte tenu du contexte, les Français comptent avant tout donner en 2020 pour la santé et la recherche médicale (39%), mais aussi pour l’aide aux personnes démunies (27%) et l’environnement (27%), sans oublier la traditionnelle défense des animaux (23%). Le contexte ne fait pas oublier l’enfance et l’éducation (20% des intentions de don ; 34% pour les hauts revenus), elles aussi fortement impactées par la crise sanitaire et le confinement qui a accéléré les difficultés scolaires.

« Il est encourageant de constater, dans la crise sanitaire inédite que nous traversons, qu’un Français sur quatre et près de la moitié de ceux disposant de hauts revenus, comptent augmenter le montant de leurs dons cette année par rapport à 2019. » souligne Stéphane Dauge, Directeur de la communication et de la collecte d’Apprentis d’Auteuil.
L’information sur les dispositifs fiscaux cruciale pour maximiser les dons

  • Seuls 27% des Français savent que le plafond de déduction des dons aux associations permettant de bénéficier d’une réduction de 75% sur son impôt sur le revenu a été relevé (de 552€ prévus à 1000€) pour l’année 2020. Mieux faire connaître cette mesure est crucial dans la mesure où 88% des donateurs en 2019 ont donné dans la limite de ce plafond de déductibilité – maximum de 537€ pour 2019).
  • Le niveau d’information des plus hauts revenus en matière d’avantages fiscaux liés aux dons, donations et legs reste lui aussi perfectible : 81% s’estiment aujourd’hui bien informés mais seulement 37% « très bien informés » sur ce sujet. Ils sont aujourd’hui plus d’un tiers à s’estimer mal informés des possibilités de donation de biens immobiliers à des organismes caritatifs (37%), de la possibilité dans le cadre d’une succession d’extraire un bien de la succession (donc de l’assiette de calcul du montant des droits) s’il fait l’objet d’une donation par l’héritier à un organisme caritatif (37%), des modalités de réduction de l’IFI au titre des dons faits à des organismes caritatifs (36%), des dispositifs de legs à des organismes caritatifs (35%) ou encore du report possible de la réduction d’impôt sur le revenu sur les 5 années suivantes lorsque le montant des dons dépasse la limite de 20% du revenu imposable (35%).
  • La presse joue un rôle crucial en la matière, car il s’agit de la principale source d’information des hauts revenus sur ce sujet (29% s’informent par ce biais), avant même l’administration fiscale (26%) ou leur conseiller bancaire (23%).

« On constate que l’information concernant la hausse du plafond de déduction des dons aux associations permettant de bénéficier d’une réduction de 75% sur son impôt sur le revenu n’est pas convenablement parvenue jusqu’aux Français or nous mettons beaucoup d’espoir dans cette mesure. Nous espérons qu’elle pourra les inciter à faire des dons plus importants.» conclut Stéphane Dauge, Directeur de la communication et de la collecte d’Apprentis d’Auteuil.

Méthodologie de l’enquête

Pour répondre à ces questions, Ipsos a réalisé une enquête auprès de 1500 personnes, dont 1000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française, et de 500 personnes dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120 000 € (moins de 2% des foyers fiscaux).

 

À propos d’Apprentis d’Auteuil

Fondation catholique reconnue d’utilité publique, acteur engagé de la prévention et de la protection de l’enfance, Apprentis d’Auteuil développe en France et à l’international des programmes d’accueil, d’éducation, de formation et d’insertion pour redonner aux jeunes et aux familles fragilisés ce qui leur manque le plus : la confiance. Apprentis d’Auteuil accompagne plus de 30 000 jeunes et familles dans près de 240 établissements. Ces jeunes lui sont confiés par leur famille ou par l’Aide sociale à l’enfance. La fondation dispense 77 formations professionnelles dans 12 filières. A l’international, Apprentis d’Auteuil a choisi d’agir en partenariat. La fondation mène des actions dans plus de 32 pays aux côtés de ses 70 partenaires locaux. Chaque année, 25 000 jeunes et familles dans le monde bénéficient de ces programmes.

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