22 novembre 2021 Marie-Céline Terré

Stationnement payant des deux-roues à Paris : nos solutions pour trouver un parking avant janvier

Dès le 1er janvier 2022, les motos et scooters thermiques devront payer 2 ou 3 euros l’heure de stationnement. En attendant que la Ville précise sa formule de passe mensuel pour les non-résidents, les opérateurs privés proposent des tarifs ajustés. Tour d’horizon.

 

Le compte à rebours est lancé. Le 1er janvier 2022, les scooters et motos ne pourront plus stationner gratuitement dans les rues de la capitale. Comme tous les autres propriétaires de véhicules à moteur thermique, les usagers de ces engins devront mettre la main à la poche pour occuper l’espace public.

L’heure de parking en surface coûtera 2 ou 3 euros, selon les arrondissements, avec une durée maximale de 6 heures. La Fédération française des motards en colère (FFMC) d’Île-de-France a fait les comptes : il en coûtera 37,50 euros la journée en zone 1 et 25 euros en zone 2 pour se garer ! Pour les quelque 100 000 usagers de deux-roues qui ont l’habitude de stationner de longues heures dans Paris, la facture s’annonce salée…

La FFMC multiplie les manifestations, comme celle de ce samedi après-midi dans le nord-ouest de Paris, et a lancé un recours en justice contre l’arrêté municipal pris en juillet. « C’est une mesure injuste et aberrante, fulmine Isabelle Lebret, porte-parole de la FFMC. Les deux-roues permettent aux habitants de banlieue qui ne peuvent pas vivre dans Paris à cause du coût du logement d’accéder facilement à la capitale. Et puis la mise en place de cette tarification est une vraie usine à gaz ! »

Tarif résidentiel : voiture ou moto, il faudra choisir

Les personnes domiciliées à Paris auront droit à un tarif « résident », comme pour les voitures. Mais attention : ce tarif préférentiel ne pourra s’appliquer qu’à un seul véhicule par usager. Concrètement, si vous êtes propriétaire d’une voiture et d’une moto, il faudra choisir.

Pour les non-résidents, la Ville de Paris a annoncé la mise en place d’un « passe 2RM » mensuel (à 70 ou 90 euros), ouvrant droit à un tarif horaire réduit (80 centimes ou 1,20 euro) dans un parking désigné, proche de son lieu de travail par exemple. « J’en ai entendu parler mais j’avoue que je n’ai pas bien compris comment cela va marcher. N’aura-t-on le droit de se garer que dans un seul parking ? », se demande Olivier, un habitant de l’Essonne qui vient à Paris à scooter.

Un passe mensuel aux contours encore flous

À six semaines de l’entrée en vigueur de la réforme, la liste des 100 parkings éligibles à ce passe et les modalités de souscription ne sont pas encore finalisées… En coulisse, les discussions entre les services de la Ville et les opérateurs tourneraient au casse-tête. « Je doute fort que ce passe deux-roues soit prêt pour le mois de janvier, confie un connaisseur du marché parisien du stationnement. Arriver à mettre tout le monde d’accord sur un tarif unique est très compliqué. Beaucoup d’opérateurs préfèrent ne pas y participer pour ne pas concurrencer leurs propres offres commerciales. »

En attendant que ce passe voie le jour, les plus prévoyants peuvent d’ores et déjà réserver leur emplacement dans un espace souterrain. Les deux opérateurs dominants sur le marché parisien, Indigo et Saemes, ont des abonnements et des espaces spécialisés pour les deux-roues. Des plates-formes de réservation telles que Yespark, Zenpark ou 12.5 permettent la location de places dans des résidences privées ou des hôtels.

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Citons enfin les box ou places loués de particulier à particulier, sur des portails de petites annonces. Attention toutefois au niveau des prestations proposées : cela va du simple emplacement au fond d’un sous-sol à un espace grillagé doté de caméra de surveillance et de casier pour ranger son casque.

De 30 à 58 euros, les offres passées à la loupe

  • Indigo : 2 300 places pour moto à environ un tiers du prix voiture. Indigo propose près de 2 300 emplacements de stationnement pour moto répartis dans 75 parkings parisiens. « 20 % sont situés dans des zones fermées sécurisées », précise l’opérateur, qui anticipe une hausse de la demande en transformant des places pour véhicules légers (VL) en espaces dédiés aux motos. Le tarif d’abonnement actuel pour les motos représente environ le tiers du tarif d’un abonnement pour un véhicule léger. Exemple : un abonnement mensuel pour voiture à 200 euros environ revient à 70 euros pour une moto. Indigo permet aussi d’utiliser 50 parcs avec un seul badge : c’est l’option Multipark Moto associée à l’abonnement Flexigo, à 135 euros par mois.
  • Saemes : 1 400 places à partir de 54 euros le mois. L’opérateur dispose aujourd’hui de 1 400 places pour moto, sur plus de 30 de ses parcs de stationnement parisiens, au sein de locaux fermés ou de zones dédiées. « En début d’année 2022, après extension sur ses parcs les plus demandés, la capacité totale sera portée à 2 000, dont 350 sur le parc Méditerranée Gare-de-Lyon (12e) et 200 places sur Madeleine (8e) », précise Saemes. Le gérant de parking met en avant la qualité de ses infrastructures : « Les zones de stationnement moto et les rampes de circulation sont systématiquement traitées avec un revêtement antidérapant pour la sécurité des motards et sont équipées de caméras de vidéosurveillance. » Saemes a également déployé des consignes gratuites permettant aux motards de déposer leurs casques. Côté tarif, à titre d’exemple, une heure de stationnement à la Madeleine revient à 1,50 euro. Un abonnement mensuel dans ce même parking est facturé entre 54 euros (résident petit rouleur) et 89 euros (non-résident).
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